Vers une Afrique intégrée et résiliente au changement climatique et une transition énergétique juste

Vers une Afrique intégrée et résiliente au changement climatique et une transition énergétique juste

De tous les continents, l’Afrique est celui qui est le moins responsable du changement climatique. Elle n’a contribué que dans une infime mesure aux émissions de gaz à effet de serre qui sont responsables de l’urgence climatique à laquelle le monde est confronté aujourd’hui. Pourtant, l’Afrique est confrontée à la même bataille ardue que le reste du monde pour combattre les effets du changement climatique, et pour assurer sa résilience au changement climatique.

Aujourd’hui, l’Afrique reste l’une des régions du monde les plus vulnérables et les moins résilientes au changement climatique. Ce constat est manifeste aux quatre coins du continent. Dans la Corne de l’Afrique, des millions de personnes sont menacées par une sécheresse historique. Au Sahel, le changement climatique alimente l’insécurité en raison de la raréfaction des ressources. Et l’Afrique australe est frappée par des pluies et des inondations meurtrières. Il n’a jamais été aussi urgent d’agir.

Ces défis induits par le changement climatique touchent de nombreux pays et sous-régions du continent. Grâce à une meilleure intégration régionale et à une coopération régionale renforcée, les pays africains pourraient se rallier à des solutions collectives d’adaptation au climat et accélérer une transition énergétique plus juste. L’approche régionale permettrait d’élever les voix individuelles des pays et faciliterait l’accès à un financement mondial accru pour le climat.

L’urgence de la mise en œuvre de mesures régionales d’adaptation au climat et d’atténuation des effets du changement climatique est cruciale pour l’avenir de l’Afrique. C’est pourquoi la Banque africaine de développement est le fer de lance d’initiatives régionales qui s’inscrivent à l’intersection de l’adaptation au climat, de la transition énergétique et de la durabilité sur l’ensemble du continent. La Banque intègre ces initiatives dans ses stratégies nationales et régionales, en les ancrant dans ses cinq grandes priorités ou « High 5 » et en les intégrant dans toutes les opérations qu’elle soutient.

Ces opérations englobent les énergies renouvelables, la modernisation des infrastructures de transport et de la logistique, l’industrialisation et le commerce régional, ainsi que le financement du commerce, autant d’initiatives visant à renforcer l’intégration régionale.

Les financements de la Banque au Kenya, au Maroc et en République démocratique du Congo ont soutenu des projets d’énergie géothermique, solaire et hydroélectrique qui sont propres, renouvelables et qui fournissent de l’électricité aux ménages et aux petites entreprises mal desservis. Dans de nombreux cas, ces investissements fournissent de l’électricité par-delà les frontières et encouragent la croissance du commerce régional.

Dans le domaine de l’agriculture, la Banque africaine de développement se concentre sur la résistance au climat et la modernisation des systèmes agricoles. Elle augmente également la productivité. Cela aide davantage de pays africains à adopter des pratiques durables et à passer d’une économie de subsistance à une économie excédentaire. Ces efforts s’attaquent aux goulets d’étranglement et aux pratiques qui continuent de provoquer l’insécurité alimentaire, les déplacements de population et les conflits.

De manière générale, plusieurs initiatives de la Banque africaine de développement contribuent à jeter les bases efficaces de chaînes de valeur régionales fondées sur les produits de base, qui assureront la sécurité alimentaire de l’Afrique. On peut citer à titre d’exemple le programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT) de la Banquel’initiative des Zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ), et des investissements plus larges dans l’infrastructure physique, la logistique, les technologies de l’information et de la communication et l’innovation. Ces initiatives contribuent également à la création, à l’échelle du continent, d’un secteur agroalimentaire solide, générateur d’excédents et fondé sur des pratiques modernes et durables.

Dans le cadre de son approche stratégique, la Banque africaine de développement continue de collaborer étroitement avec des acteurs régionaux tels que les communautés économiques régionales d’Afrique, les pays africains et les partenaires au développement pour mobiliser l’action et le financement en faveur du climat sur le continent. La direction de la Banque est fermement convaincue qu’avec la collaboration de toutes les parties, elle parviendra à obtenir une justice climatique pour l’Afrique.

L’autrice est vice-présidente par intérim du Groupe de la Banque africaine de développement, chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services.

 

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