Choguel Maïga : Un Premier Ministre Qui a Marqué l’Histoire du Mali
Par un décret signé ce mercredi, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, a mis fin aux fonctions de Choguel Kokalla Maïga en tant que Premier ministre. Bien que j’aurais souhaité qu’il quitte son poste dans des circonstances plus honorables, il faut accepter que le destin en ait décidé autrement.
Un Départ Prédictible
Cette décision n’est pas une surprise, tant les tensions entre Choguel et le chef de la Transition étaient devenues palpables ces derniers temps. Les détails de ce « divorce » politique n’ont que peu d’importance ici. Ce qui importe, c’est le parcours unique de Choguel au sommet de l’État.
Un Premier Ministre Révolutionnaire
Choguel Maïga est arrivé à la Primature à un moment où personne ne s’y attendait. Exception faite d’IBK, qui a tenu 6 ans à ce poste, peu de Premiers ministres maliens ont eu une longévité comparable à la sienne. Il s’est imposé comme l’artisan principal de la « rectification » de la Transition, un tournant historique qui a permis au Mali de se libérer de la tutelle occidentale et de reprendre en main son destin. Pour ces raisons, Choguel a incontestablement mérité la reconnaissance de la Patrie.
Le Débat sur le « Clivage »
Certains accusent Choguel d’être un homme clivant. Cependant, cette critique mérite d’être nuancée :
- Leader d’un mouvement hétéroclite : Un homme véritablement clivant n’aurait pas pu unir et conduire un mouvement aussi diversifié que le M5-RFP à la victoire.
- Pouvoir limité : Choguel n’a jamais eu la pleine maîtrise du pouvoir et ne pouvait donc pas le partager comme certains l’auraient souhaité.
- Héritage assumé : Il est le seul homme politique malien à revendiquer l’héritage du général Moussa Traoré, une figure controversée mais marquante, ce qui lui a valu des inimitiés au sein d’une classe politique majoritairement issue du Mouvement démocratique de 1991.
Un Nouveau Départ pour la Transition
Le départ de Choguel représente une opportunité pour le président Assimi Goïta. Il pourrait élargir la base politico-sociale de son gouvernement pour instaurer l’Union sacrée tant attendue, essentielle pour mener le Mali vers une paix durable et un développement inclusif.
Un Conseiller du Silence et de la Patience
À Choguel Maïga, je recommande le silence et la patience. Dans ce contexte de transformation nationale, ces qualités peuvent s’avérer essentielles pour préserver l’intérêt supérieur de la Nation et continuer à servir son pays autrement.
Choguel Maïga restera dans l’histoire comme un Premier ministre qui, malgré les controverses, a joué un rôle décisif dans une période cruciale pour le Mali.
