Rebelles du M23 en RD Congo : qui sont-ils et que veulent-ils ? - Malinext

Rebelles du M23 en RD Congo : qui sont-ils et que veulent-ils ?

Rebelles du M23 en RD Congo : qui sont-ils et que veulent-ils ?

Les groupes rebelles et les conflits violents dans l’est de la République démocratique du Congo sont alimentés par ses vastes richesses minérales, et aucun groupe n’a été aussi important que le M23.

Le M23 tire son nom d’un accord de paix signé par le gouvernement de la RD Congo et une ancienne milice pro-tutsie le 23 mars 2009.

Le groupe tutsi accusait depuis longtemps le gouvernement congolais de marginaliser la minorité ethnique tutsie du pays et souhaitait combattre une milice à majorité hutue basée en RD Congo, appelée FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).

La RD du Congo et le Rwanda ont alors échangé des accusations pour savoir qui était derrière tel ou tel groupe, ce qui a provoqué des tensions entre les deux voisins.

Le M23 a été chassé de la RD Congo en 2013, mais ses combattants sont maintenant de retour. Les affrontements avec l’armée congolaise ont repris et les rebelles ont pris des positions stratégiques dans la province du Nord-Kivu.

Les rebelles du M23 sont les enfants de communautés parlant le kinyarwanda, dont beaucoup se sont déplacés au Rwanda au cours des deux dernières décennies avant d’y revenir, explique Samba Cyuzuzo du service Grands Lacs de la BBC.

Mais « ils ont toujours été là, car à l’époque des royaumes, cette région était considérée comme faisant partie du Rwanda avant l’arrivée du colonialisme », explique-t-il.

Que veulent donc les combattants du M23 ? Pour Samba Cyuzuzo, cela se résume à deux choses :

  • Ils veulent des emplois en RD Congo et ils veulent être enrôlés dans l’armée, promise dans un récent accord de paix.
  • Ils veulent que le gouvernement combatte les groupes rebelles étrangers qui s’en prennent à la communauté tutsi de langue kinyarwanda en RD Congo, afin de pouvoir ramener leurs proches, qui vivent dans des camps de réfugiés au Rwanda et en Ouganda, pour qu’ils puissent vivre en sécurité.

Le M23 a demandé au gouvernement d’appliquer les accords de paix de Nairobi de 2013, mais le gouvernement qualifie désormais les rebelles de « groupe terroriste » et a exclu de nouveaux pourparlers avec eux.

Lors de récents affrontements avec le groupe, 16 soldats ont été tués et deux membres des forces de l’ONU blessés, selon l’ONU.

Près de 100 000 civils ont fui les combats la semaine dernière, mais ils rentrent chez eux depuis le début de la semaine, après que le M23 a annoncé qu’il se retirait des zones qu’il avait prises.

L’envoyé de l’ONU appelle à une « réponse forte » contre les rebelles du Congo

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo a déclaré qu’une « réponse militaire forte » était nécessaire pour mettre fin à l’insurrection du M23 « une fois pour toutes ».

Dans une déclaration faite mercredi, Bintou Keita a félicité les forces de l’ONU et l’armée nationale pour avoir rétabli le calme dans les régions de Nyiragongo et de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, après deux semaines d’affrontements avec les rebelles.

S’exprimant depuis Goma, la capitale de la province, le diplomate guinéen a déclaré que la fin de la menace des rebelles était possible avec :

  • Une réponse militaire forte sur l’agression ou l’attaque du M23
  • Une réponse politique par des mécanismes régionaux
  • Le programme gouvernemental de désarmement et de réintégration des groupes rebelles

L’ONU dispose de plus de 15 000 forces de sécurité – les plus importantes au monde – en mission pour stabiliser la région instable de l’est de la RD Congo, où sévissent plus de 100 groupes rebelles.

Après plus de 20 ans d’opérations, la mission de l’ONU, la Monusco, est largement critiquée pour avoir échoué dans sa mission de lutte contre les groupes rebelles et de protection des civils.

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